Pendant plus de 5 ans, Romy a été notre unique enfant.

Je ne ressentais absolument pas le besoin d'en avoir un deuxième et il me semblait même qu'un deuxième enfant ne pourrait jamais égaler cette incroyable petite fille !

Pour chéri c'était clair ! Comme lui même est un enfant unique, sa fille le sera aussi et ne s'en portera pas plus mal ! C'est une façon comme une autre d'envisager les choses...

En fait je pense surtout qu'il avait peur. Peur de ne pas avoir autant de chance une deuxième fois...C'est vrai que ce serait à la limite de l'insolence !

Romy a fait ses nuits à 3 semaines, a toujours bien mangé et n'était jamais malade...un bébé modèle !

Forcément la barre était haute et il fallait que cet Hypothétique deuxième s'accroche pour réussir à égaler un tel palmarès !

Je sais ça parait dingue de penser ainsi, pourtant nous l'avons pensés et assumés pendant tout ce temps.

Et puis il y a eu un déclic en moi. Oui en moi, parce que pour chéri le déclic est arrivé beaucoup mais alors beaucoup plus tard...!

Autour de nous, il n'y avait pratiquement plus que nous qui n'avions qu'un enfant. Romy en parlait souvent et disait que les autres avaient de la chance d'avoir un frère ou une soeur.

Et si il nous arrivait quelque chose ? Romy serait seule...

Je sais c'est un peu glauque mais c'est une réalité !

Alors on s'est posé vraiment et on en a parlé vraiment, beaucoup ; on a même fait un conseil de famille que Romy et moi avons remportés haut la main...et oui à 3 il y a des inégalités !

Lorsque nous avons pris la décision d'avoir un deuxième enfant je me suis posée un millier de questions :

"Est ce que je vais ressentir la même émotion que pour Romy ?"

"Est ce que je vais l'aimer autant que Romy ?"

"Est ce que ça ne va pas tout modifier à l'équilibre de notre famille ?"

Aujourd'hui ces interrogations me paraissent folles...

A la minute où Carl est né nous avons su qu'enfin nous étions au complet.

Nous étions une famille et toutes nos inquiétudes se sont évaporées aussi vite que notre amour a explosé pour lui, pour elle, pour NOUS.

Peu importe nos peurs, nos raisons, nos questions, nos angoisses, c'est l'amour qui gagnera toujours.

"Et si on faisait un deuxième enfant...? "

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